Si un patient doit consulter, c'est maintenant qu'il faut de faire
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Si un patient doit consulter, c’est maintenant qu’il faut le faire !

Le 16 mars, à l’annonce du confinement déclenché suite à la pandémie du Covid-19, le Dr Christophe Cermolacce, Chirurgien orthopédique à Paris, Marseille et Calvi, spécialiste de la cheville, a dû interrompre ses consultations et activités chirurgicales tout en assurant le suivi des patients qui venaient d’être opérés. Puis en parallèle, se préparer au déconfinement et à la reprise de ses activités.

Aujourd’hui à Marseille, passé en "Plan Blanc" réduit, il peut à nouveau ré-opérer, et notamment les patients à risques.

"Les patients doivent consulter ou télé-consulter maintenant parce qu’on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve. En cas de deuxième vague ou d’une nouvelle épidémie de Covid-19 à l’automne, les patients dont l’opération a dû être déprogrammée vont à nouveau voir leur consultation ou leur opération chirurgicale être décalées avec des conséquences parfois importantes à court ou long terme", observe-t-il.


COMMENT S’EST PASSE LE CONFINEMENT POUR VOUS ET POUR VOS PATIENTS ?
"Lorsque le confinement a été décrété le 16 mars, il a fallu interrompre toutes les activités chirurgicales et de consultation.
Les patients qui venaient d’être opérés étaient très inquiets. Il y a eu un petit vent de panique du côté médical car nous avons dû très rapidement trouver une solution pour suivre ces patients.
Nous nous sommes immédiatement tournés vers la téléconsultation, mais il a fallu la mettre en place chez tous les médecins.
La plupart n’étaient pas équipés et ceux qui l’étaient ont très vite été submergés par les demandes avec des délais d’attente assez difficiles à gérer. Pendant les premières semaines du confinement, nous avons surtout développé notre informatique de façon à pouvoir rassurer nos patients par téléconsultation ou rappels téléphoniques.
Ça s’est finalement très bien passé.
Cette période a été compliquée à vivre car parallèlement à la situation, nous devions aussi nous préparer à la reprise des consultations. Nous avions besoin de protection et de masques extrêmement difficiles à trouver pour le personnel."


LES TÉLÉCONSULTATIONS SE SONT TRÈS LARGEMENT DEVELOPPEES PENDANT LE CONFINEMENT, ALLEZ-VOUS CONTINUER CETTE PRATIQUE ?
"Le bénéfice de cette expérience a été l’apport de la téléconsultation dans nos consultations. Une grande partie de nos patients viennent de Corse et du Sud-Ouest.
Proposer une téléconsultation aux patients qui habitent loin plutôt que de les obliger à revenir en consultation est très pratique ne serait-ce que pour le suivi des pansements après une opération. Nous avons donc mis en place des "téléconsultations pansements", nous faisons des téléconsultations à un mois.
Quand l’un de nos patients a un souci, le fait de pouvoir se parler à travers un écran est très rassurant. Nous pouvons voir le membre ou la plaie, c’est important.
La téléconsultation apporte un énorme réconfort à nos patients et de réels bénéfices tant aux soignants qu’aux patients. Elle nous permet aussi de ne revoir les patients en consultation physique que lorsque c’est indispensable."

QU’EST-CE QUI A CHANGE DANS VOS PRATIQUES DEPUIS LE DÉCONFINEMENT ?
"La première chose un peu compliquée a été de respecter les principes sanitaires. Si les cliniques ont des systèmes établis avec des passages uniques pour les patients, le changement de patients dans un bloc opératoire, par exemple, est ralenti puisque les patients ne doivent pas se croiser. Nous n’avons pu recommencer à opérer qu’à 50% de façon à pouvoir gérer le redémarrage.
Le second point difficile a été de décider qui opérer, en fonction d’un certain nombre de critères définis notamment par nos sociétés savantes. Pendant le confinement, nous ne pouvions opérer ni les patients de plus de 70 ans, car à risques même s’ils ne présentaient pas de risques particuliers, ni les patients diabétiques, obèses ou présentant des problèmes hépatiques, ni encore les patients ayant des cancers évolutifs. Nous avons dû faire une sélection qui n’a pas toujours été très bien vécue par les patients, y compris dans nos consultations.

Nous avons évolué en fonction de l’état sanitaire. Aujourd’hui, à Marseille comme à Bordeaux en Aquitaine, nous sommes passés en "Plan blanc" réduit. Nous pouvons maintenant opérer toutes les personnes à risques."


QUE DIRIEZ-VOUS A UN PATIENT QUI A DÉCALE OU ANNULE UNE CONSULTATION OU UNE OPÉRATION ?
"Le risque aujourd’hui est modéré. Les patients doivent en profiter parce qu’on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve.
En cas de deuxième vague ou d’une nouvelle épidémie à l’automne, le problème va se poser pour tous les patients dont l’opération a dû être déprogrammée. Si un patient décide de consulter, c’est maintenant qu’il faut le faire, en respectant les règles sanitaires comme porter un masque en consultation.
En ce qui concerne la chirurgie, la région ne connaît pas une grosse activité chirurgicale pendant l’été. S’il s’agit d’une opération non urgente, nos patients préfèrent profiter de la plage et de la mer pendant cette saison que de se faire opérer !
Mais cette année, nous avons davantage de demandes, car certains patients que nous avons dû décaler sont assez pressés de se faire opérer, ce que nous allons faire dans nos chirurgies qui sont minimisées. Vous l’aurez compris, il est temps de revoir son médecin en consultation ou en téléconsultation."


Interview du Docteur Christophe Cermolacce, Fondateur de l'Association Nationale de la Cheville du Sportif (ANCIS), chirurgien orthopédiste et traumatologue, spécialiste de la cheville, Paris, Marseille et Calvi
L'Association Nationale de la Cheville du Sportif - ANCIS - a pour objet la formation à destination des professionnels de santé et du grand public en matière de traitement des douleurs et des traumatismes de la cheville, du pied et des membres inférieurs, notamment des sportifs de tous niveaux ; ainsi que la participation à tous les programmes de recherche de médecine, notamment de chirurgie du pied et de la cheville et ses applications pratiques en chirurgie orthopédique et plastique
ANCIS, Association Nationale de la Cheville du Sportif, fondateur Dr Christophe Cermolacce